Massacre de Busards dans le Jura

15 oisillons d’une espèce en voie de disparition au niveau régional ont été exécutés. Le tiers des effectifs de jeunes a été cette année encore victime de destructions volontaires. Le mode opératoire reste le même : de nuit, aux environs de 1h30, de tristes salauds viennent consciencieusement piétiner de jeunes oiseaux de 15 jours incapables de s’enfuir. En 2011, sur 44 jeunes élevés par 16 couples ayant réussi leur reproduction, 15 ont été victimes de destruction volontaire, 2 de prédation, 3 de machinisme agricole (oubli de l’exploitant de prévenir de la date de moisson), ce qui a donné seulement 24 jeunes à l’envol.


Ces destructions ont fait l’objet de constats de l’ONCFS et ATHENAS a déposé une plainte contre X pour destruction volontaire d’individus d’espèce protégée. La menace d’une disparition prochaine : à ce rythme, et compte tenu du pourcentage de jeunes arrivant à l’âge adulte, le renouvellement de la population ne peut être assuré et les couples en échec risquent fort de ne pas revenir. Le busard cendré est en Franche-Comté sur la liste rouge des espèces en danger critique d’extinction. Celle-ci se profile à l’horizon 2020, et peut-être même avant.


Des efforts communs réduits à néant : L’association ATHÉNAS, en lien avec les exploitants agricoles, et avec le soutien des collectivités, a pu depuis 2002 inverser la dynamique au prix de plusieurs centaines d’heures annuelles de surveillance (associatifs, services de l’État), et de moyens de protection auxquels État, Région de Franche-Comté et Département du Jura ont participé. La population était péniblement remontée de 5 à 15 couples. Cette année, qui se présentait comme « exceptionnelle » (18 couples identifiés, dont 16 reproducteurs) sera en fait une des plus mauvaises connues en raison de ces destructions barbares.


Un malaise à traiter : Athénas collabore localement avec tous les usagers du milieu naturel témoignant de bonne volonté et d’un esprit d’ouverture. Certains d’entre eux (exploitants ou non), reconnaissent que parmi les locaux plusieurs, souvent connus, sont des ennemis jurés du busard et tout à fait capables de passer à l’acte par haine de l’animal ou par provocation vis-à-vis de notre association. Tant que l’existence de ces personnes sera niée par certains représentants, elles jouiront d’un sentiment d’impunité. Tant qu’AthÉnas sera caricaturée par certains responsables à des fins démagogiques, cette espèce en paiera le prix fort, et toute la collectivité y perdra.

Dans le but de tenter de sortir de cette impasse, Athénas projette de réaliser des réunions locales avec ses partenaires institutionnels, afin de diffuser des informations objectives sur l’espèce et son régime alimentaire. Ces informations, issues de milliers d’heures d’observation et de l’examen de dizaines de pelotes de réjection, permettraient peut-être de changer une image erronée de l’espèce, toujours perçue et présentée par certains comme un prédateur de gibier.

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